Fronton clé en main

Démonstration de pelote contre le fronton mobile sur la place Clemenceau à Pau. PHOTO « SO »

Par CHRISTINE LAMAISON
Fronton clé en main

Avec son fronton mobile, Christophe Dardy fait voyager la pelote basque à la demande.
On ne sait pas très bien finalement si pour lui c'est un avantage ou un inconvénient d'être landais dans un univers où les Basques dominent. Si, à un moment de sa carrière de joueur, ce fut peut-être un frein, Christophe Dardy, fier de dire qu'il est né en 1968, semble y avoir trouvé finalement une certaine indépendance. Créer une SARL Pelote passion à Saubrigues était peut-être finalement moins compliqué qu'à Ustaritz et Saint-Jean-Pied-de-Port, où l'on ne sort pas comme cela de la tradition. Aurait-il pu, à quelques kilomètres de sa commune, lancer seulement l'idée d'un fronton mobile ? Sa grande idée.

« Oui on peut dire que c'est comme un rêve de gosse, qui correspond à l'idée que j'avais en créant ma SARL Pelote passion. C'était tout simplement l'envie de démocratiser la pelote, de la faire connaître partout. Parce que l'on se rend compte, lorsqu'on organise des compétitions sur la côte l'été, que les gens aiment vraiment ça. Ça plaît. » Et selon la formule si tu ne vas pas à la pelote, la pelote viendra à toi, il s'est mis à réfléchir à cette idée d'un fronton démontable et transportable à l'envi sur les routes de France et de Navarre.

Cadeau de Noël
Après avoir beaucoup mesuré, essayé, testé des matériaux parfois utilisés pour l'aéronautique, un prototype a été mis au point avec la société DL Aquitaine de Tercis. Un modèle équipé d'un châssis métallique avec une surface de frappe en plexiglas qui nécessite la confection de pelotes fabriquées artisanalement avec un peu plus de gomme. Les panneaux escamotables sont transportés sur deux remorques de 6 mètres de long sur une hauteur de 7,30 m. Il faut à peine une heure pour monter le tout.

« J'ai reçu le modèle terminé le 24 décembre 2009. Un vrai cadeau de Noël », avoue t-il. Depuis, le fronton mobile a beaucoup évolué, notamment sur le plan de la décoration, la surface de frappe étant désormais revêtue d'un décor de scènes et de parties de pelote sur fond de village basque. Une fresque de l'artiste peintre Iban qui ne gêne pas du tout la pratique, parole de double champion du monde amateur, titulaire d'un brevet d'État d'éducateur. « Nous avons effectué une vingtaine de sorties cette année, à Brive, Toulouse, Pau, Courbevoie, Toulon, et nous avons eu un énorme succès. Nous avons fait des démonstrations, des initiations. On ne se rend pas compte ici où il y a pas mal de frontons, mais les gens sont séduits. »

Une fête mobile
Évidemment, Christophe Dardy, qui a judicieusement déposé un brevet pour l'invention de ce fronton en kit, fourmille d'idées pour rentabiliser un investissement de près de 120 000 euros. « Avec ce fronton mobile, nous voulons faire la promotion de la pelote mais également du Pays basque. Nous pouvons proposer des initiations à la pelote, des tournois. Pourquoi pas créer, l'été, le long de la côte, du '' beach pelote '' ? L'idée, ce serait vraiment aussi de faire une fête mobile. Autrement dit de s'associer avec des partenaires représentant la gastronomie et autres produits du Pays basque pour arriver dans un lieu, déplier le fronton et installer autour des stands présentant une variété de spécialités. Un village basque mobile où l'on pourrait associer danseurs et chanteurs pour exporter partout le meilleur du Pays basque. »

Et pour ceux qui diraient que tout cela n'est que du folklore, Christophe Dardy invite tous les pelotaris à venir s'essayer sur son fronton. « Ceux qui essaient sont étonnés de voir comment ça répond. » Alors, vive la fête basque toute l'année. Une affaire qui devrait rouler !

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